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ANNÉE 1768.

Ces quatre vers ajoutés ne s’accordent-ils pas parfaitement avec les additions déjà faites dans la première édition ? n’êtes-vous pas parfaitement content ?

Toute cette affaire-ci ne sera-t-elle pas extrêmement plaisante ? Ma foi, ce Latouche était un bon garçon. Voici le papier tout musqué pour le premier acte ; il n’y aura qu’à l’ajuster avec quatre petits pains.

7425. — À M. LE COMTE DE MILLY[1].
À Ferney, 21 décembre.

J’ai été malade deux mois entiers, monsieur ; on m’a cru mort : il s’en faut peu que je ne le sois. C’est ce qui fait que je ne vous ai point répondu. J’ai soixante-quinze ans : il y en a environ vingt-cinq que je n’ai vu M. le duc de N***. Je n’ai aucune relation avec lui, encore moins avec le ministre : vous avez le droit de demander de l’emploi. Vous êtes à portée de mettre M. le duc de N*** dans vos intérêts, étant dans sa ville. Que peut un homme mort au monde, et enterré sous les montagnes des Alpes ?

J’ai l’honneur d’être, avec tous les regrets possibles de n’être qu’un mort inutile, etc.

7426. — À M. DUPUITS.
23 décembre.

En vous remerciant, mon cher capitaine, de m’avoir envoyé copie de la jolie lettre de cette dame que Mme du Deffant appelle sa petite mère[2]. Je dirais volontiers à Mme du Déffant :

Il se peut bien qu’elle soit votre mère ;
Elle eut un fils assez connu de tous :
Méchant enfant, aveugle comme vous,
Dont vous aviez (soit dit sans vous déplaire)
Et la malice et les attraits si doux,
Quand vous étiez dans l’âge heureux de plaire.

Quoi qu’il en soit, je sais que la petite mère et la petite fille sont la meilleure compagnie de l’Europe.

Cette dame prétend qu’elle a volé le Siècle de Louis XIV ; elle

  1. À qui est adressée la lettre 7302.
  2. Mme de Choiseul.