Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome46.djvu/295

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
285
ANNÉE 1769.
7503. — À M. HENNIN.
Samedi au matin.

La représentation des Scythes ne sera que pour samedi. Monsieur le résident est supplié de vouloir bien donner au porteur toutes les guirlandes de fleurs qu’il pourra.

M. de Bournonville[1] n’en a pas semé sur nos pas ; mais nous pourrons bien en avoir sans lui.

Tâchez aussi, je vous en prie, de nous envoyer le volume que vous avez fait relier, dans lequel se trouve l’Épître de l’abbé de Rancé à ses moines[2].

N. B. Il se pourrait bien faire que la pièce ne fût jouée que de demain en huit, au lieu d’aujourd’hui en huit ; cela sera, je crois, plus commode pour vous. Je vous prie de le dire à mon cher Corsaire.

Adieu, monsieur ; vale, et ride.

7504. — À MADAME LA MARQUISE DU DEFFANT.
À Ferney, 15 mars.

Vous me marquâtes, madame, par votre dernière lettre, que vous aviez besoin quelquefois de consolation. Vous m’avez donné la charge de votre pourvoyeur en fait d’amusements ; c’est un emploi dont le titulaire s’acquitte souvent fort mal. Il envoie des choses gaies et frivoles quand on ne veut que des choses sérieuses ; et il envoie du sérieux quand on voudrait de la gaieté : c’est le malheur de l’absence. On se met sans peine au ton de ceux à qui on parle ; il n’en est pas de même quand on écrit : c’est un hasard si l’on rencontre juste.

J’ai pris le parti de vous envoyer des choses où il y eût à la fois du léger et du grave, afin du moins que tout ne fût pas perdu.

Voici un petit ouvrage contre l’athéisme[3], dont une partie est édifiante et l’autre un peu badine ; et voici en outre mon Testament[4], que j’adresse à Boileau. J’ai fait ce testament étant

  1. Voyez tome XLV. page 73.
  2. Par Barthe ; voyez la note, tome XXVI, page 567.
  3. Épître à l’auteur du livre des Trois Imposteurs ; voyez tome X, page 402.
  4. Épître à Boileau, tome X, page 397.