Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/168

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Satisfassent son ombre… Il le faut.

La Prêtresse

J’obéis.

Elle sort.

Olympie, À l’Hiérophante.

Allez donc : élevez cette pile fatale,
Préparez les cyprès et l’urne sépulcrale,
Faites venir ici ces deux rivaux cruels ;
Je prétends m’expliquer au pied de ces autels,
A l’aspect de ma mère, aux yeux de ces prêtresses,
Témoins de mes malheurs, témoins de mes promesses.
Mes sentiments, mon choix, vont être déclarés :
Vous les plaindrez peut-être, et les approuverez.


L’Hiérophante

De vos destins encor vous êtes la maîtresse,
Vous n’avez que ce jour ; il fuit, et le temps presse.


Il sort avec les prêtresses.


Scène IV

Olympie, sur le devant ; Les Prêtresses, en demi-cercle au fond.

Olympie

Ô toi qui dans mon cœur, à ce choix résolu,
Usurpas à ma honte un pouvoir absolu,
Qui triomphes encor de Statira mourante,
D’Alexandre au tombeau, de leur fille tremblante,
De la terre et des cieux contre toi conjurés,
Règne, amant malheureux, sur mes sens déchirés :
Si tu m’aimes, hélas ! Si j’ose encor le croire,
Va, tu payeras bien cher ta funeste victoire.


Il sort avec Hermas.


Scène V

Olympie, Cassandre, Les Prêtresses.
Cassandre

Eh bien ! Je viens remplir mon devoir et vos vœux :
Mon sang doit arroser ce bûcher malheureux.
Acceptez mon trépas, c’est ma seule espérance ;
Que ce soit par pitié plutôt que par vengeance.


Olympie

Cassandre !