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ACTE I, SCÈNE V. ir.

SCÈNE Y.

OCTAVE, LE TRIBUN, éloigné. OCTAVE.

Que feront tous ces nœuds ? Nous sommes deux tyrans !

Puissances de la terre, avez-vous des parents ?

Dans le sang- des Césars Julie a pris naissance ;

Et, loin de rechercher mon utile alliance,

Elle n’a regardé cette triste union

Que comme un des arrêts de la proscription,

(Au tribun.)

Revenez… Quoi ! Pompée échappe à ma vengeance ? Quoi ! Julie avec lui serait d’intelligence ? On ignore en quels lieux elle a porté ses pas ?

LE TRIBUN.

Son père en est instruit, et l’on n’en doute pas. Lui-même de sa fille a préparé la fuite.

OCTAVE.

De quoi s’informe ici ma raison trop séduite ?

Quoi ! lorsqu’il faut régir l’univers consterné.

Entouré d’ennemis, du meurtre environné.

Teint du sang des proscrits, que j’immole à mon père.

Détesté des P »omains, peut-être d’un beau-frère,

Au milieu de la guerre, au sein des factions,

Mon cœur serait ouvert à d’autres passions !

Quel mélange inouï ! quelle étonnante ivresse

D’amour, d’ambition, de crimes, de faiblesse !

Quels soucis dévorants viennent me consumer !

Destructeur des humains, t’appartient-il d’aimer ?

FIN DU PREMIER ACTE.