Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/206

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.’196 LE TRIUMVIRAT.

Paulus, Albin, Colla, les plus grands sont tonil)(S ; À la i)rescription peu se sont dérolx’s.

OCTAVE.

A-t-on de l’univers allernii la conquête ? Et du fils de Ponil)ée ai)portez-vous la tète ? Pour le bien de l’Klat j’ai dû la demander.

LE TRIBUN.

Les dieux n’ont pas voulu, seigneur, vous l’accorder Trop cbéri des liomains, ce jeune téméraire Se parait à leurs yeux des vertus de son père ; Et lorsque, par mes soins, des tètes des proscrits Vux murs du Capitole on affichait le prix, Pompée à leur salut mettait des récompenses. Jl a par des bienfaits combattu vos vengeances ; Mais, quand vos légions ont marché sur nos pas, Alors, fuyant de Jîome et cherchant les combats, Il s’avance à Césène, et vers les Pyrénées Doit au fils de Caton joindre ses destinées ; Tandis qu’en Orient Gassius et Brutus, Conjurés trop fameux par leurs fausses vertus, A leur faible parti rendant un peu d’audace. Osent vous défier dans les champs de la Thrace.

ANTOINE.

Pompée est échappé !

OCTAVE.

Ne vous alarmez pas ; En quelque endroit qu’il soit, la mort est sur ses pas. Si mon père a du sien triomphé dans Pliarsale, J’attends contre le fils une fortune égale ; Et le nom de César, dont je suis honoré. De sa perte à mon bras fait un devoir sacré.

ANTOINE.

Préparons donc soudain cette grande entreprise ; Mais que notre intérêt jamais ne nous divise. Le sang du grand César est déjà joint au mien : Votre sœur est ma femme ; et ce double lien Doit allerinir le joug où nos mains triomphantes Tiendront à nos genoux les nations tremblantes.