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200 LK TRIUMVIRAT.

—^Lespliinx est son einl)lCino ’, el nous dit (juil ijréfère ^Ce symbole du fourbe aux aigles de son ])ère.

A tromper l’univers il mettra tous ses soins.

De vertus incapable, il les feindra du moins ;

Et l’autre aura toujours dans sa vertu guerrière

Les vices forcenés de son âme grossière.

Ils osent me bannir ; c’est là ce que je veux.

Je ne demandais pas à gémir auprès d’eux,

A respirer encore un air qu’ils empoisonnent.

Remplissons sans tarder les ordres qu’ils me donnent ;

Partons. Dans quels pays, dans quels lieux ignorés

Ne les verrons-nous pas comme à Rome abhorrés ?

Je trouverai partout l’aliment de ma haine.

SCÈNE 11.

FULVIE, ALBINE, AUFIDE.

AUFIDE.

Madame, espérez tout ; Pompée est à Césène : Mille Romains en foule ont devancé ses pas ; Son nom et ses malheurs enfantent des soldats ; On dit qu’à la valeur joignant la diligence, Dans cette île barbare il porte la vengeance ; Que les trois assassins à leur tour sont proscrits, Que de leur sang impur on a fixé le prix. On dit que Brutus même avance vers le Tibre, Que la terre est vengée, et qu’enfin Rome est libre. Déjà dans tout le camp ce bruit s’est répandu. Et le soldat murmure, ou demeure éperdu.

1. Il est vrai qu’Auguste porta longtemps au doigt un anneau sur lequel un sphinx était gravé. On dit qu’il voulait marquer par là qu’il était impénétrable. Pline le Naturaliste rapporte que, lorsqu’il fut seul maître de la Répuhlifjue, les applications odieuses, trop souvent faites par les Romains à l’occasion du sphinx, le déterminèrent à ne plus se servir de ce cachet, etil y substitua la tête d’Alexandre : mais il me semble que cette tête d’Alexandre devait lui attirer des railleries encore plus fortes, et que la comparaison qu’on devait faire continuellement d’Alexandre et de lui n’était pas à son avantage. Celui qui, par son courage l’érotique, vengea la Grèce de la tyrannie du plus puissant roi de la terre, n’avait rien de commun avec le petit-fils d’un simple chevalier qui se servit de ses concitoyens pour asservir sa patrie. Voyez les remarques suivantes. (Note de Voltaire.)