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204 LE TRIUMVIRAT.

Fl I.VIE.

De vos maux et dos iniens mes sens sont déchirés.

Jl LIE.

Vous sonflVoz comme moi ! quel malheur vous opprimé Hélas ! où sommes-nous ?

FULVIE.

Dans le séjour du crime, Dans cette île exécrable où trois monstres unis Ensanglantent le monde, et restent impunis.

JLLIE.

Quoi ! c’est ici qu’Antoine et le bar])are Octave Ont condamné Pompée, et font la terre esclave ?

FLLVIE.

C’est sous ces pavillons qu’ils règlent notre sort ; De Pompée ici même ils ont signé la mort.

JULIE.

Soutenez-moi, grands dieux !

FULVIE.

De cet affreux repaire — Ces tigres sont sortis : leur ti’oupe sanguinaire Marche en ce même instant au rivage opposé. L’endroit où je vous parle est le moins exposé ; Mes tentes sont ici ; gardez qu’on ne nous voie. Venez ; calmez ce trouble où votre âme se noie.

JULIE.

Et la femme d’Antoine est ici mon appui !

FULVIE.

Grâces à ses forfaits je ne suis plus à lui. Je n’ai plus désormais de parti que le vôtre. Le destin par pitié nous rejoint l’une à l’autre. Qu’est devenu Pompée ?

JULIE.

Ah ! que m’avez-vous dit ? Pourquoi vous informer d’un malheureux proscrit ?

FULVIE.

Est-il en sûreté ? Parlez en assurance : J’atteste ici les dieux, et Rome, et ma vengeance. Ma haine pour Octave, et mes transports jaloux, Que mes soins répondront de Pompée et de vous, Que je vais vous défendre au péril de ma vie.

JULIE.

Hélas ! c’est donc à vous qu’il faut que je me fie !