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ACTE IV, SCKNE II..223

Le puissant Ibiile aux pieds le faible qui menace. Fit rit, en l’écrasant, de sa débile audace.

l’LLVlK.

Désormais à Fulvie ils n’insulteront plus ; Ils ne se joueront pas de mes pleurs superflus. Je sais (|ue ces brigands, allâmes de rapine, En comblant mon o[)|)robi’e, ont juré ma ruine. Prodigues ravisseurs, et bas intéressés, Ils m’enlèvent les biens (|iie mon père a laissés ; On les donne pour dot à ma (ière rivale. Mais, Albine, crois-moi, la pompe nuptiale Peut se changer encore en un trop juste deuil Et tout usurpateur est près de son cercueil. J’ai pris le seul parti qui reste à ma fortune. De Pompée et de moi la querelle est commnne : Je l’attends ; il suffit.

ALBINE.

Il est seul, sans secours.

FULVIE.

Il en aura dans moi.

ALBI-NE.

Vous hasardez ses jours.

FULVIE.

Je prodigue les miens. Va, retourne à Julie ; Soutiens son désespoir et sa force affaiblie ; Porte-lui tes conseils, son âge en a besoin ; Et de mon sort affreux laisse-moi tout le soin.

ALBINE.

L’état où je vous vois m’épouvante et m’afflige.

FULVIE.

Porte ailleurs ton effroi ; va, laisse-moi, te dis-je. Pompée arrive enfin ; je le vois. Dieux vengeurs, Ainsi que nos affronts unissez nos fureurs !

SCÈNE II.

POMPÉE, FULVIE

FULVIE.

Ètes-vous affermi ?

POMPEE.

J’ai consulté ma gloire