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29/i LES SCYTHES.

SCÈNE IV. SOZAME, HERMODAN. AÏHAMAUE, IIIRCAN, scvthes.

ATHAMARE^

Scythes, demeurez tous…

SOZAME,

Voici donc de mes jours Le jour le plus étrange et le plus effroyable !

ATHAMARE.

Me reconnais-tu bien ?

SOZAME.

Quel sort impitoyable Ta conduit dans ces lieux de retraite et de paix ? Tu dois être content des maux que tu m’as faits. Ton indigne monarque avait proscrit ma tète ; Viens-tu la demander ? malheureux ! elle est prête ; Mais tremble pour la tienne. Apprends que tu te vois Chez un peuple équitable et redouté des rois. Je demeure étonné de l’audace inouïe Qui t’amène si loin pour hasarder ta vie.

« ATHAMARE.

Peuple juste, écoutez ; je m’en remets à vous : Le neveu de Cyrus vous fait juge entre nous.

HERMODAX,

Toi ! neveu de Cyrus ! et tu viens chez les Scythes !

ATHAMARE,

L’équité m’y conduit., . Vainement tu t’irrites, Infortuné Sozame, à l’aspect impré\ u Du fatal ennemi par qui tu fus perdu. Je te persécutai ; ma fougueuse jeunesse Offensa ton honneur, accabla ta vieillesse ; Un roi t’a dépouillé de tes biens, de ton rang ; Un jugement inique a poursuivi ton sang, Scythes, ce roi n’est plus ; et la première idée Dont après son trépas mon âme est possédée Est de rendre justice à cet infortuné. Oui, Sozame, à tes pieds les dieux m’ont amené Pour expier ma faute, liélas ! trop pardonnable :

1, Imaginez un marquis français. (G. A.)