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306 LHS SCVTIIHS.

Pour la première fois pourquoi m’intimider ?

Vous savez si, du sort bravant les injustices,

J’ai fait depuis (juatre ans d’asse/ grands sacrifices ;

S’il en fallait encor, je les ferais pour vous.

Je ne craindrai jamais mon père ou mon époux.

Je vois tout mon devoir… ainsi que ma misère.

Allez… Vous n’avez point de reproche à me faire.

SOZAME.

Pardonne à ma tendresse un reste de frayeur, Triste et commun effet de l’Age et du malheur. Mais qu’il parte aujourd’hui, que jamais sa présence Ne profane un asile ouvert à l’innocence.

OBÉIDE.

C’est ce que je prétends, seigneur ; et plût aux dieux Que son fatal aspect n’eut point hlessé mes yeux !

SOZAME.

Rien ne troublera plus ton bonheur qui s’apprête, Et je vais de ce pas en préparer la fête.

SCÈNE IV.

OBÉIDE, SULMA.

SULMA,

Quelle fête cruelle ! Ainsi dans ce séjour

Vos beaux jours enterrés sont perdus sans retour ?

OBÉIDE.

Ah, dieux !

SULMA.

Votre pays, la cour qui vous vit naître, Ln prince généreux, , qui vous plaisait peut-être, Vous les abandonnez sans crainte et sans pitié ?

OBÉIDE.

Mon destin l’a aouIu… j’ai tout sacrifié.

SULMA.

Haïriez-vous toujours la cour et la patrie ?

OBÉIDE.

Malheureuse !… jamais je ne l’ai tant chérie,

SL’LMA,

Ouvrez-moi votre cœur : je le mérite.