Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/317

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ACTE III, S ci : NE IV. 307

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Hélas ! Tu n’y découvrirais que <riiornl)les combats ; H crairulrait trop ta vue et ta plainte importune. li est dos maux, Sulma, que nons fait la fortune ; Il en est de plus grands dont le poison cruel, Préparé par nos mains, porte un coup plus mortel. Mais lors(|ue dans l’exil, à mon Age, on rassemble, Après un sort si beau, tant de malheurs ensemble, Lorsque tous leurs assauts viennent se réunir, Un cœur, un faible cœur Jes peut-il soutenir ?

SULMA.

Ecbatane… un grand prince…

OBÉIDE.

Ah ! fatal Athamare ! Quel démon fa conduit dans ce séjour barbare ? Que t’a fait (3béide ? et pourquoi découvrir Ce trait longtemps caché qui me faisait mourir ? Pourquoi, renouvelant ma honte et ton injure. De tes funestes mains déchirer ma blessure ?

SULMA.

Madame, c’en est trop : c’est trop vous immoler À ces préjugés vains qui viennent vous troubler, A d’inhumaines lois d’une liorde étrangère, Dont un père exilé chargea votre misère. Hélas ! contre les rois son trop juste courroux Ne sera donc jamais retoml)é que sur vous ! Quand vous le consolez, faut-il qu’il vous opprime ? Soyez sa protectrice, et non pas sa victime. Athamare est vaillant, et de braves soldats Ont jusqu’en ces déserts accompagné ses pas. Athamare, après tout, n’est-il pas votre maître ?

OBÉIDE.

Non.

SLLMA.

C’est en ses États que le ciel vous fit naître. N’a-t-il donc pas le droit de briser un lien. L’opprobre de la Perse, et le vôtre, et le sien ? M’en croirez-vous ? partez, marchez sous sa conduite. Si vous avez d’un père accompagné la fuite. Il est temps à la fin qu’il vous suive à son tour ; Qu’il renonce à f orgueil de dédaigner sa cour ;