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ACTE IV, SCÈNE VI. 3^

HERMODAN.

Achève tes fureurs ; Achève… N’oses-tu ? Quoi ! tu gémis !… Je meurs. Mon fils est mort, ami !…

(11 tombo sur le banc de gazon.) ATllAMARE.

Toi, |)Cro d’Ohéide, Auteur de tous mes maux, dont l’àpreté rigide, Dont le cœur inflexible à ce coup m’a forcé, Que je chéris encor quand tu m’as oflensé, Il faut dans ce moment la conduire et me suivre.

SOZAME.

Moi ! ma fille !

ATHAMARE.

En ces lieux il fest honteux de vivre :

(À SOS soldats.)

Attends mon ordre ici. Vous, marchez avec moi.

SCÈNE VI.

SOZAME, HERMODAN.

SOZAME, se courbant vers Hermodan.

Tous mes malheurs, ami, sont retombés sur toi… Espère en la vengeance… Il revient… il soupire. Hermodan !

HERMODAN, se relevant avec peine.

Mon ami, fais au moins que j’expire Sur le corps étendu de mon fils expirant ! Que je te doive, ami, cette grâce en mourant. S’il reste quelque force à ta main languissante. Soutiens d’un malheureux la marche chancelante ; Viens, lorsque de mon fils j’aurai fermé les yeux. Dans un même sépulcre enferme-nous tous deux.

SOZAME.

Trois amis y seront ; ma douleur te le jure. Mais déjà l’on s’avance, on venge notre injure. Nous ne mourrons pas seuls.

HERMODAN.

Je l’espère ; j’entends Les tambours, nos clairons, les cris des combattants