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322 LES SCVTllKS.

Le cœur du crimiuol (jui ravit son bouhcur’.

OBKini :. Moi, vous veugor ?… sur qui ? de quoi saug ? Ah, mou père !

UERMODAN.

Le ciel t’a réservé ce sanglant ministère.

. UN SCYTHE.

C’est ta gloire et la nôtre.

SOZAME.

Il me faut révérer Les lois que vos aïeux ont voulu consacrer ; Mais le danger les suit : les Persans sont à craindre ; Vous allumez la guerre, et ne pourrez l’éteindre.

LE SCYTHE,

Ces Persans, que du moins nous croyons égaler, Par ce terrible exemple apprendront à trembler.

HERMODAN.

Ma fdle, il n’est plus temps de garder le silence ; Le sang d’un époux crie, et ton délai l’offense,

OBÉI DE.

Je dois donc vous parler… Peuple, écoutez ma voix : Je pourrais alléguer, sans ofïenser vos lois. Que je naquis en Perse, et que ces lois sévères Sont faites pour vous seuls, et me sont étrangères ; Ou’Athamare est trop grand pour être un assassin ; Et que si mon époux est tombé sous sa main, Son rival opposa, sans aucun avantage. Le glaive seul au glaive, et l’audace au courage ; Que de deux combattants d’une égale valeur L’un tue et l’autre expire avec le même honneur. Peuple, qui connaissez le prix de la vaillance. Vous aimez la justice ainsi que la vengeance : Commandez, mais jugez ; voyez si c’est à moi D’immoler un guerrier qui dut être moji roi.

LE SCYTHE.

Si tu n’oses frapper, si ta main trop timide Hésite à nous donner le sang de l’homicide. Tu connais ton devoir, nos mœurs, et notre loi ; Tremble.

1. Los amis de Voltaire critiquaient viveniont cette loi atroce qu’il avait imaginée Kl. Mais le philosophe déclarait que la loi qui avait permis aux calvinistes, genevois de brûler bervet n’était pas moins atroce, et qu’il s’en était autorisé. (G. A.)