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ACTE V, SCÈNE I. 323

OBÉIDE.

Et si jo flomeure incapable d’enVoi, Si votre loi m’indigne, et si je vous refuse ?

HERMODAN.

L’hymen t’a fait ma fille, et tu n’as point d’excuse ; 11 n’en mourra pas nuùns, tu vivras sans honneur.

LE SCYTHE.

Du plus cruel supplice.il subira l’horreur.

HERMODAN.

Mon fils attend de toi cette grande victime.

LE SCYTHE.

Crains d’oser rejeter un droit si légitime.

OBEIDE, après quelques pas et un long silence.

Je l’accepte*.

SOZAME.

Ail ! grands dieux !

LE SCYTHE.

Devant les immortels En fais-tu le serment ?

OBÉIDE.

Je le jure, cruels ; Je le jure, Ilermodan. Tu demandes vengeance. Sois-en sûr, tu l’auras… mais que de ma présence On ait soin de tenir le captif écarté Jusqu’au moment fatal par mon ordre arrêté. Qu’on me laisse en ces lieux m’expliquer à mon père, Et vous verrez après ce qui vous reste à faire.

LE SCYTHE, après avoir regardé tous ses compagnons.

Nous y consentons tous.

HERMODAN,

La veuve de mon fils Se déclare soumise aux lois de mon pays ; Et ma douleur profonde est un peu soulagée Si par ses nobles mains cette mort est vengée. Amis, retirons-nous.

OBÉIDE.

À ces autels sanglants Je vous rappellerai quand il en sera temps.

1. « Nous croj’ons, écrivait Voltaire à Lekain, que ce Je l’accepte, prononcé avec un ton de désespoir et de fermeté, après un morne silence, fait l’effet le plus tragique. Nous pensons que l’étonnement, le doute, et la curiosité du spectateur, doivent suivre ce mouvement do l’actrice. »