Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/358

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348 CHARLOÏ.

l’intendant. Je me souviens aussi ([u’en un jour solennel Un grave ambassadeur, je ne sais plus lequel, Vit sa jeune noblesse admise à l’audience. L’entourer, le presser sans trop de bienséance. « Pardonnez, dit le roi, ne vous étonnez pas ; Ils me pressent de même au milieu des combats, > »

LE COURRIER,

Ça donne du désir d’entrer à son service.

BABET,

Oui, ça m’en donne aussi.

l’intendant.

Qu’en dites-vous, nourrice !

madame AUBONNE, se remettant à l’ouvrage.

Ab ! j’ai bien d’autres soins.

l’intendant.

Je prétends aujourd’hui Vous faire, en l’attendant, trente contes de lui. Un soir, près d’un couvent, .,

LE COURRIER.

Mais donnez donc la lettre.

l’intendant. C’est bien dit… la voilà, ., tu pourras la remettre Au premier des fourriers que tu rencontreras : Tu partiras en bâte ; en bâte reviendras. Madame de Givry veut savoir à quelle heure Il doit de sa présence bonorer sa demeure… Quatorze mille écus ! et cela clair et net !… On en doit la moitié… Va vite.

LE courrier.

Adieu, Babet.

(Il sort.) BABET, reprenant son rouet.

La nourrice toujours dans son cbagrin persiste. Faites-lui quelque conte.

l’intendant.

On voit ce qui l’attriste. Notre jeune marquis, que la bonne a nourri. Est un grand garnement ; et j’en suis bien marri,

MADAME AUBONNE.

Je le suis plus que vous.