Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/43

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ACANTHE.

Pardon, mon père ; hélas ! vous excusez
Mon embarras, vous le favorisez,
Et vous sentez quelle douleur amère
Je dois souffrir en quittant un tel père.

BERTHE.

Et rien pour moi ?

MATHURIN.

Et rien pour moi ? Ni rien pour moi non plus ?

COLETTE.

Non, rien, méchant ; tu n’auras qu’un refus.

MATHURIN.

On me fiance.

COLETTE.

On me fiance.Et va, va, fiançailles
Assez souvent ne sont pas épousailles,
Laisse-moi faire.

DIGNANT.

Laisse-moi faire. Eh ! qu’est-ce que j’entends ?
C’est un courrier : c’est, je pense, un des gens
De monseigneur ; oui, c’est le vieux Champagne.


Scène V.



les précédents, CHAMPAGNE.


CHAMPAGNE.

Oui, nous avons terminé la campagne :
Nous avons sauvé Metz, mon maître et moi ;
Et nous aurons la paix. Vive le roi !
Vive mon maître !… il a bien du courage ;
Mais il est trop sérieux pour son âge ;
J’en suis fâché. Je suis bien aise aussi,
Mon vieux Dignant, de te trouver ici ;
Tu me parais en grande compagnie.

DIGNANT.

Oui… vous serez de la cérémonie.
Nous marions Acanthe.

CHAMPAGNE.

Nous marions Acanthe. Bon ! tant mieux !
Nous danserons, nous serons tous joyeux.