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ACTE III


Scène I

Lisette, Picard
LISETTE.

Eh bien ! Picard, sais-tu la plaisante nouvelle ?

PICARD.

Je n’ai jamais rien su le premier : quelle est-elle ?

LISETTE.

Notre maîtresse enfin s’en va prendre un mari.

PICARD.

Ma foi, j’en ai le cœur tout à fait réjoui.
Ah ! c’est donc pour cela que madame est sortie !
C’est pour se marier… J’ai souvent même envie,
Tu le sais ; et je crois que nous devons tous deux
Suivre un si digne exemple.

LISETTE.

Ah ! Picard, ces beaux nœuds
Sont faits pour les messieurs qui sont dans l’opulence ;
Peu de chose avec rien ne fait pas de l’aisance ;
Et nous sommes trop gueux, Picard, pour être unis.
Le mari de madame aujourd’hui m’a promis
De faire ma fortune.

PICARD.

Est-il bien vrai, Lisette ?

LISETTE.

Et je t’épouserai dès qu’elle sera faite.

PICARD.

Bon ! attendons-nous-y ! Quand le bien te viendra,
D’autres amants viendront ; tu me planteras là :
Des filles de Paris je connais trop l’allure ;
Elles n’épousent point Picard.