ACTE III
Scène I
Eh bien ! Picard, sais-tu la plaisante nouvelle ?
Je n’ai jamais rien su le premier : quelle est-elle ?
Notre maîtresse enfin s’en va prendre un mari.
Ma foi, j’en ai le cœur tout à fait réjoui.
Ah ! c’est donc pour cela que madame est sortie !
C’est pour se marier… J’ai souvent même envie,
Tu le sais ; et je crois que nous devons tous deux
Suivre un si digne exemple.
Ah ! Picard, ces beaux nœuds
Sont faits pour les messieurs qui sont dans l’opulence ;
Peu de chose avec rien ne fait pas de l’aisance ;
Et nous sommes trop gueux, Picard, pour être unis.
Le mari de madame aujourd’hui m’a promis
De faire ma fortune.
Est-il bien vrai, Lisette ?
Et je t’épouserai dès qu’elle sera faite.
Bon ! attendons-nous-y ! Quand le bien te viendra,
D’autres amants viendront ; tu me planteras là :
Des filles de Paris je connais trop l’allure ;
Elles n’épousent point Picard.