Fripon,
Nieras-tu tes écrits ? Tiens, voici tout du long
Tes beaux enseignements dont ma fille se coiffe ;
Les voici.
Nous devons les déposer au greffe.
Écoute… « La vertu que je veux vous montrer
Doit plaire à votre cœur, l’échauffer, l’éclairer.
Votre vertu m’enchante, et la mienne me guide… »
Ah ! Je te donnerai de la vertu, perfide !
Je n’ai jamais écrit ces sottises.
Voisin !
De la vertu !
Voyons celle de ce bon vin.
Madame, goûtez-en.
Peste ! Il est admirable !
Vous en aurez ce soir, mon cher, sur votre table ;
On vous porte un quartaut dont vous serez content.
Non, je n’ai jamais vu de plus honnête enfant.
Et vous ?
Il est fort bon ; mais vous ne pouvez croire
Qu’en l’état où je suis je vienne ici pour boire.
Vous, mon frère ?
Ah ! Cessez vos ébats ennuyeux ;
Plus vous paraissez gai, plus je suis sérieux ;
Après tant de chagrins et de tracasserie,
C’est une cruauté que la plaisanterie ;
Dans ce jour de malheur tout le quartier, je crois,
S’était donné le mot pour se moquer de moi.