Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/463

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Mais je suis à sa mère attaché pour ma vie,
Et ce n’est que pour vous que je me sacrifie.

MADAME AGNANT.

Et la somme, mon fils, est chez monsieur Garant ?

LE JEUNE GOURVILLE.

Sans doute ; il en convient.

L’AVOCAT PLACET.

J’en doute fortement.

MADAME AGNANT.

Cent mille francs, mon cher !

MONSIEUR AGNANT.

Cent mille francs, ma femme
Ah ! ça me plaît.

MADAME AGNANT.

Ça va jusqu’au fond de mon âme.
Cent mille francs, mon fils !

LE JEUNE GOURVILLE.

J’ai quelque chose avec.

MONSIEUR AGNANT.

Il est plein de mérite, et d’ailleurs il boit sec.

L’AVOCAT PLACET.

Mais songez, s’il vous plaît…

MONSIEUR AGNANT.

Tais-toi ; je vais le prendre
Dès ce même moment a ton nez pour mon gendre.

L’AVOCAT PLACET.

Comment, madame, après des articles conclus,
Stipulés par vous-même !

MADAME AGNANT.

Ils ne le seront plus.

Elle le pousse.

Cent mille francs… Allez.

MONSIEUR AGNANT., le poussant d’un autre côté.

Dénichez au plus vite.

MADAME AGNANT., lui faisant faire la pirouette à droite.

Allez plaider ailleurs.

MONSIEUR AGNANT., lui faisant faire la pirouette à gauche.

Cherchez un autre gîte.
Cent mille francs !

L’AVOCAT PLACET.

Je vais vous faire assigner tous.