Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/477

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Ce que monsieur Garant veut bien faire pour vous ;
Et nous aurons besoin de votre signature.

LISETTE.

Je sais signer aussi.

NINON.

Nous allons tout conclure.

MONSIEUR AGNANT.

Eh bien ! tu vois, ma femme, et je l’avais bien dit,
Que madame Ninon avec son grand esprit
Saurait arranger tout.

MADAME AGNANT.

Je ne vois rien paraître.

NINON.

Voilà monsieur Garant ; vous allez tout connaître.


Scène V

Les Précédents, Monsieur Garant, Monsieur Garant, Ninon ; les domestiques
MONSIEUR GARANT., serrant la main de Ninon.

La raison, l’intérêt, le bonheur vous attend.
Voici notre acte en forme et dressé congrûment,
Avec mesure et poids, d’une manière sage,
Selon toutes les lois, la coutume, et l’usage.

À Madame Agrant.

Madame, permettez…

À Monsieur Agnant.

Un moment, mon voisin.

NINON.

De mon côté je tiens un charmant parchemin.

MONSIEUR GARANT.

Le ciel le bénira ; mais, avant d’y souscrire,
À l’écart, s’il vous plaît, mettons-nous pour le lire.

NINON.

Non, mon cœur est si plein de tous vos tendres soins,
Que je n’en puis avoir ici trop de témoins ;
Et même j’ai mandé des amis, gens d’élite,
Qui publieront mon choix et tout votre mérite.
Nous souperons ensemble ; ils seront enchantés
De votre prud’homie et de vos loyautés.
Sans doute ce contrat porte en gros caractères
Les deux cent mille francs qui sont pour les deux frères ?