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Scène V


Les Précédents, Les Prêtres de Pluton, Soldats.

LE GRAND-PRÊTRE.
Est-ce ainsi qu’on insulte à nos lois vengeresses.
Qu’on trahit hautement la foi de ses promesses,
Qu’on ose se jouer avec impunité
Du pouvoir souverain par vous-même attesté ?
Voilà donc cet hymen et ce nœud si propice
Qui devait de César enchaîner la justice ;
Ce citoyen romain qui pensait nous tromper !
La victime à nos mains ne doit plus échapper.
Déjà César instruit connaît votre imposture ;
Nous venons en son nom réparer son injure.
Soldats qu’il a trompés, qu’on enlève soudain
Le criminel objet qu’il protégeait en vain ;
Saisissez-la.

ARZAME

Mon père !
IRADAN
Aux soldats.
Ingrats !

CÉSÈNE

Troupe insolente !…
Arrêtez… devant moi qu’un de vous se présente,
Qu’il l’ose, au moment même il mourra de mes mains.
LE GRAND-PRÊTRE.
Ne le redoutez pas.

IRADAN

Tremblez, vils assassins ;
Vous n’êtes plus soldats quand vous servez ces prêtres.
LE GRAND-PRÊTRE.
Les dieux, César, et nous, soldats, voilà vos maîtres.

CÉSÈNE

Fuyez, vous dis-je.

IRADAN

Et vous, objet infortuné,
Rentrez dans cet asile à vos malheurs donné.

CÉSÈNE

Ne craignez rien.