Page:Von Kotzebue - Souvenirs de Paris en 1804, tome 1.djvu/134

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DE PARIS pommes, de raisin, et de toutes sortes de fruits ; cet assemblage bigarré de toutes sortes de légumes, tenus avec la plus grande propreté : écoutez un moment le jargon énergique de ces femmes ; et si la vue de ces comestibles vous a donné quelque appétit, montons vîte en fiacre, et allons chez le restaurateur (I).

(1) Vivat ! c’est là qu’il est un héros. Puisque M. Kotzebue est chez le restaurateur, c’est ici le cas de raconter à mes lecteurs une petite aventure qui lui est arrivée chez les Frères Provençaux, et dont il se souvient parfaitement sans doute, quoiqu’il n’ait pas jugé à propos de la faire figurer dans ses Souvenirs. Si ce qu’on va lire sur cet homme célèbre ne m’avait pas été confirmé par tous les Allemands qui le connaissent directement ou de réputation, si je n’avais déja vu les mêmes choses consignées dans les Mémoires secrets sur la Russie, j’aurais eu quelque scrupule de publier la mystification qu’il a essuyée ; mais après avoir lu les jugemens que ses compatriotes portent sur sa personne et ses écrits, après avoir lu sur-tout ses ouvrages sur la France, on ne peut-étre disposé à l’indulgence et l’on doit, sans craindre le blâme rendre public tout ce qui est propre à déciler les yeux de quelques-uns de ses partisans, encore aveugles par les larmes que leur a fait répandre son drame immoral, Misanthropie et Repentir. Je vais donc transcrire cette anecdote telle qu’on me l'a adressée.