Page:Von Kotzebue - Souvenirs de Paris en 1804, tome 1.djvu/140

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DE PARIS

M. Kotzebue lui donna, puisqu’on lui reproche de s’être approprié la recette entière. « Cet établissement excita d’ailleurs de grands mécontentemens, et lui fit beaucoup d’ennemis, sur-tout parmi les pères de famille amis des moeurs parce qu’alors à Revel comme à Genêve, un théâtre était encore un objet de scandale. On s’indignait sur-tout de voir la jeune noblesse monter sur les treteaux, et se corrompre par les lecons que lui donnait notre nouveau Thespis. En cela les bons gentilshommes esthoniene n’avaient pas tort ; car M. Kotzebue profita des liaisons que cette entreprise lui facilitait, pour s’insinuer dans les bonnes graces de mademoiselle d’Esse, fille du commandant de la place. Cet homme, fier de sa naissance, et méprisant le directeur de comédie, lui refusa sa fille ; elle se déclara enceinte, et il la chassa durement de la maison paternelle. M. Kotzebue l’épousa, la rendit