Page:Von Kotzebue - Souvenirs de Paris en 1804, tome 1.djvu/178

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DE PARIS

un peu embarassée avec les personnes auxquelles elle suppose du mérite ( 1 ). Qui connait le coeur humain pourra bien remarquer, par quelques traits de son caractère, que la vanité qu’elle pourrait tirer de ses avantages extérieurs ne lui fait négliger aucunement les qualités essentielles ; elle semblerait au contraire vouloir les dérober à tous les yeux. Quand je n’aurais rien de plus à dire sur madame Récamier, je crois que j’en ai fait un assez bel éloge ; mais tout ce que j’en ai dit est bien peu de chose, comparativement à la bonté de son excellent cœur. Au milieu du tourbi11on de Paris, elle remplit tous les devoirs d’une épouse sage, quoique son mari soit d’àge à être son père. La calomnie même ne l’a jamais attaquée de ce côté. Elle n’a point d’enfans, mais elle soigne avec une tendresse vraiment maternelle

(I) Quelle modestie ! Jugez, d’après cela, de ce que madame Récamier a dû éprouver en se trouvant en face d’un homme aussi célèbre ! Il y avait réellement de quoi la deconcerter.