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SOUVENIRS

ceux d’une de ses parentes, auxquels elle tient lieu de mère. Elle est amie sincère, peut-être même un peu enthousiaste ; malgré cela, constante dans son amitié, ainsi que me l’ont assuré ses anciens amis. Mais il y a aussi une petite ombre au tableau. Elle aime à faire de grands sacrifices pour ceux qu’elle aime ; elle en fait raremeni de petits. Tant qu’il n’est pas question de leur bonheur, et qu’il s’agit seulement de leurs plaisirs, elle les néglige sans réflexion pour s’occuper des devoirs de la société, qu’elle remplit cependant sans y prendre goût. Ce défaut tient particuliêremcnt au naturel des femmes, qui veulent plaire a tout le monde ; il tient aussi à la manière de vivre de Paris. Madame Récamier est sage sans vouloir le paraître. Si elle n’allait pas si souvent à la messe, on ne jugerait de sa sagesse que par ses bonnes actions (I) ; (1) En attendant que M. Kotzebue ajoute à son ouvrage un commentaire qui nous paraît de plus en plus nécessaire, il me permettra de lui dire que cette manière de