166 LA GUERRE DE 1870. . Afin de saigner les fossés, il fallait détruire l’écluse de la porte des Juifs. Elle n’était visible d’aucun point du ter- rain d’attaque et a la distance d’un quart de lieue l'arti1- lerie ne pouvait quimparfaitement atteindre ce but. Des fractions du 34° régiment de fusiliers se portèrent en avant, le 15, contre l’écluse, en dépit de la fusillade violente des assiégés et détruisirent l`ouvrage de retenue. _ A la mème date, la division badoise occupa également l’lle des Épis. » Après que les batteries de mortiers eurent été en grande partie transférées dans la deuxième parallèle, que les bat- teries de canons se furent rapprochées, la section armée de carabines de rempart, gràce à son tir excellent, empêcha les défenseurs d’apparaltre de jour sur le corps de place. · Le mur de revêtement de la lunette 53 ne pouvait être atteint qu’en recourant au tir indirect; 10 000 obus lancés sur lui ouvrirent la brèche et le 19 au soir la contres- carpe s’effondrait jusqu’au niveau de l'eau du fossé. Aus- · sitôt on se mit à construire une chaussée en fascinage pour permettre de le traverser. Des hommes passèrent dans des nacelles et constatèrent que la garnison avait abandonné l’ouv1·age, mais elle ouvrit sur eux une fusil- lade des plus violentes depuis le corps de place, sans d’ail- leurs les empécher de fermer la gorge et de rétablir le ' parapet contre la place. La lunette 52, située tout à côté, n’était qu’un ouvrage en terre et l`attaque avait déjà progressé jusqu’au bord du fossé ; mais avant de continuer il fallut établir des masques en terre et des abris faits avec des rails de chemin de fer pour mettre les travailleurs a couvert des bombes lancées du bastion 12. Le fossé était large de 60 pas, il avait plus de quatre pieds de profondeur, l`établissement d’un fas-
