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188 LA GUERRE DE 1870. » SORTIE CONTRE LA MALMAISON 21 octobre. — La capitale de la France était investie depuis plus de quatre semaines et il était possible que, si l’on persistait à ne pas agir, la famine la contraindrait à capituler. Les sorties faites jusqu’alors n’avaient eu d’autre résultat que de refouler·l’ennemi des environs immédiats de la ville où sa présence était par trop gênante. L’entre- prise qu’on allait tenter visait un but autrement important. On voulait franchir la Seine, en aval de Paris, à Bezons et à Carrières, puis attaquer les positions du lV° corps prussien sur les hauteurs d’Argenteuil par le sud et en méme temps de Saint—Denis, a l’est. Ensuite on conti- nuerait la marche, par Pontoise, afin d’attcindre Rouen et, de la sorte, une région dont les ressources I1,ÉtI1lCIlt point encore épuisées; on attirerait à soi l’armée de la Loire que le chemin de fer transporterait par le Mans, et on réunirait de cette façon une armée de 250 000 hommes. ` Mais lc V° corps prussien, qui à plusieurs reprises avait porté ses avant—postes jusqu’à Rueil, prenait directement en flanc l’armée française au moment où elle passerait la Seine. Il fallait avant tout l’écarter et c’est dans ce but que le général Ducrot entreprit sa sortie avec 10 000 hommes et 120 pieces de campagne. Une fois ce but Qatteint, des . retranchements qu’on élèverait du Mont—Valérien jus- qu’a Carrières fermeraient l’entrée de la presqu’île à l’ennemi. · Il est permis de supposer qu’en tentant cette entreprise on obéissait plutôt à la crainte d’indisposer cette fameuse . « opinion publique » et les partis qui s’agîtaient de plus en