Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/20

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mée, forte de 50 000 hommes, se trouvait concentrée près de Wadern. La deuxième armée, dont l’effectif était porté peu à peu à 194 000 hommes, avait étendu ses cantonnements vers la frontière jusqu’à une position s’étendant d’Alsenz à Günnstadt, aux débouchés de la chaîne de la Haardt, position étudiée par l’état-major, dans laquelle elle pouvait en toute confiance accepter le combat, si l’ennemi venait à l’y attaquer. Les 5e et 6e divisions de cavalerie faisaient le service de reconnaissance en avant du front. Quant à la troisième armée, elle effectuait encore sa concentration sur les deux rives du Rhin.

Les Français, à Sarrebruck, n’avaient encore tenté aucune entreprise sérieuse. Le lieutenant-colonel Pestel avec un bataillon et trois escadrons put repousser partout avec succès les attaques sans importance de l’ennemi. Dans ces rencontres, on avait pu constater que les masses françaises se portaient plus à droite vers Forbach et Bitche. Dès lors, il n’était pas impossible que les deux corps d’armée français que l’on savait stationnés à Belfort et à Strasbourg se décidassent à franchir le Rhin et à pénétrer en Allemagne par la Forêt-Noire ; il était par conséquent désirable, à un double point de vue, que la troisième armée se mit en mouvement le plus tôt possible, premièrement pour protéger la rive droite du Rhin supérieur, en opérant sur la rive gauche, et ensuite pour couvrir le flanc gauche de la deuxième armée qui allait se porter en avant.

Dès le 30 juillet au soir, le prince royal fut invité par dépêche télégraphique à commencer ses opérations, mais le commandant en chef de la troisième armée demanda un sursis jusqu’à ce qu’il eût été rejoint par le VIe corps et ses équipages du train. Sans tenir compte de ce retard, la deuxième armée fut mise en marche dans la direction de