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des ordres contradictoires et la seule présence d’un faible détachement allemand à Lörrach, dans la Forêt-Noire, fit que le 7e corps reçut l’ordre de rester en Alsace.

Les forces françaises se trouvaient donc postées sur un énorme arc de cercle s’étendant de la Nied jusqu’au Rhin supérieur, tandis que l’armée allemande s’avançait vers la Sarre en masses compactes.

L’armée française étant de fait séparée en deux tronçons fort éloignés l’un de l’autre, on se vit amené à en former deux armées distinctes. On donna au maréchal de Mac-Mahon, mais provisoirement seulement, le commandement supérieur des 1er, 7e et 5e corps. Ce dernier devait le rejoindre en s’avançant à l’est depuis Bitche ; les autres corps furent subordonnés au maréchal Bazaine, à l’exception cependant de la garde impériale, dont l’empereur se réserva le commandement.

Dès lors il était absolument indispensable de couvrir, contre les forces françaises de l’Alsace, le flanc gauche de la deuxième armée allemande pendant qu’elle continuerait à avancer. Aussi la troisième armée reçut-elle l’ordre de franchir la frontière le 4 août, même si elle n’avait pas été rejointe par ses équipages du train. À l’aile droite, la première armée, à Wadern et à Losheim, se trouvait plus rapprochée de la Sarre, de trois à quatre journées de marche, que la deuxième armée, au centre. Elle reçut l’ordre de se concentrer à Tholey et, pour le moment, de s’y arrêter. D’une part, il n’était pas loisible d’exposer cette armée, la plus faible des trois, à rencontrer seule le gros des forces ennemies et, d’autre part, elle était destinée à servir de flanc offensif au cas où la deuxième armée, en débouchant de la zone boisée du Palatinat, viendrait à se heurter à l’ennemi.