Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/226

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218 LA GUERRE DE 1810. ne faisant que de petites étapes sur de bonnes routes et étant abondamment nourrie, l’état sanitaire des troupes s’était visiblement amélioré; mais bientôt l’ordre fut en- voyé, par le telégraphe, d’avoir à accélérer la marche en avant. A Paris, en effet, le gouvernement était impuissant. mais sa délégation établie ai Tours n’en déployait qu’une plus grande activité. Gambetta, étant en même temps ministre de l‘intérieur et de la guerre, exerçait un pouvoir a peu près dictatorial. Grace à cette puissance, grace a son zèle et à son acti- vité dévorante, cet homme extraordinaire réussit à mettre sur pied, dans l’intervalle de quelques semaines seulement, 600 000 hommes avec 1 400 bouches a feu. Dans chaque a1·rondissement la garde nationale se réu- nissait par compagnies puis par bataillons; chaque dépar- tement formait des brigades avec ces bataillons, et f`1nale- ment on les fondait avec les troupes de ligne et de la garde r mobile dont on pouvait encore disposer, de façon à en for- mer les unités supérieures. De la sorte il s’était constitué, dans le courant d’octobre encore, sous la protection des troupes du général d’Aurelle de Paladines ramenées derrière la Loire, le l7° corps à Blois, le l8° à Gien et un autre encore, sous les ordres du capitaine de vaisseau J aurès, a Nogent-le-Rotrou. De fortes subdivisions d`armée étaient en outre postées dans la Pi- cardie, sous les ordres de Bourbaki, à Rouen sous ceux de Briant et sur la rive gauche de la Seine sous Fiéreck. L’armée d’investissement avait d’ores et déjà détaché dans la direction du sud, de l’ouest et 'du nord, et partout ses troupes avaient rencontré des forces ennemies consi- dérables qu’elles refoulèrent, il est vrai, dans de nombreux