Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/28

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offensif échoua, vu qu’il avait été tenté avec des forces insuffisantes et ce ne fut qu’au prix des plus grands efforts qu’on parvint à se maintenir sur la rive opposée.

Le prince royal prescrivit aux chefs des corps d’armée de ne rien entreprendre qui pût amener une bataille ce jour-là. Mais le Ve corps se trouvait, d’ores et déjà, si sérieusement engagé, qu’il n’était plus possible d’interrompre la lutte sans s’exposer aux conséquences les plus fâcheuses. Dès lors, le général de Kirchbach résolut de la continuer sous sa propre responsabilité.

L’attaque de front avait à lutter contre les difficultés les plus grandes ; elle ne pouvait guère aboutir que si on exécutait en même temps une attaque de flanc. Mais précisément en ce moment les Bavarois, à l’aile droite, se conformant à l’ordre du prince royal, qui leur avait également été transmis, interrompaient le combat et se retiraient à Langensulzbach. Mais, à l’aile gauche, le XIe corps se tenait prêt à intervenir d’une manière décisive. Il s’empara de la ferme d’Albrechtshausen et s’engagea dans la forêt dite le Niedelwald.

En avant de Wœrth la lutte consistait en une série de retours offensifs exécutés à plusieurs reprises, tantôt par les Français ; tantôt par les Allemands. Vu la configuration du terrain, celui des deux adversaires qui prenait l’offensive se trouvait chaque fois avoir le dessous.

Cependant on parvint peu à peu à amener sur la rive occidentale de la Sauer tous les bataillons et finalement aussi l’artillerie du Ve corps, tandis que le XIe corps avait déjà conquis dans ces parages des points d’appui solides pour le mouvement en avant qu’il devait exécuter ultérieurement.

C’est à ce moment que, malgré la configuration du ter -