356 LA GUERRE DE 1870. tures, le bruit de trains de chemin de fer quis’éloignaient, des cris et des appels. Tout cela indiquait que l’ennemi ` battait en retraite. Mais sans cesse les détachements alle- mands ramenaient de nouveaux prisonniers, ils étaient unanimes à déclarer qu’ily avait encore dans la foret des masses françaises considérables. On y voyait briller des feux de bivouac en grand nombre et, au lieu de pouvoir se reposer, les troupes durent se tenir prètes à repousser de nouvelles attaques. En effet, a10`heures et demie, les avant-postes annonçaient que de profondes colonnes en- nemies s’avançaient par Pontlieue. Jusqu’ici on n’avait eu affaire qu’aux gardes nationnaux du général Lalande, troupes fort peu solides; mais a pré- sent l’amiral mettait en marche la division Bouëdec contre la Tuilerie et donnait au général de Roquebrune l’ordre de la soutenir.— _ Pendant une bonne heure, les bataillons allemands pla- cés en première ligne furent accablés de front et sur le flanc par une grèle de projectiles; mais l’en11emi ne fit pas d’at- _ taque véritable. D’après les rapports français, les officiers s’efforçaient en vain de mener en avant leurs hommes, ceux- ci reculaient en se débandant. Plus tard encore, les gardes mobiles firent un retour offensif qui eut le méme résultat négatif. Mais les troupes n’allaient pas encore pouvoir se repo- ser. A 2 heures du matin, un nouveau fracas annonçait qu’on se battait à droite. C’étaient les flanqueurs de la 40° brigade qui étaient allés donner dans la division De- - planque. Pour ètre prèt à toute éventualité, ce détache- ment s’était avancé sur le chemin de Ruaudin à Pontlieue et, sans répondre au feu des ennemis, il s’était jeté sur le détachement français établi aux Épinettes; il s’y maintint
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