Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/37

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les têtes de colonnes de la 5e et de la 16e division, quand déjà leurs batteries, ayant pris les devants, commençaient à canonner l’ennemi.

L’aile gauche considérablement renforcée se porta derechef en avant. Le général de Barnekow envoya des secours efficaces au Rothe Berg, où les hommes du 3e bataillon du 74e" avaient presque totalement épuisé leurs munitions ; il refoula les Français hors de toutes leurs tranchées-abris. Dans des combats réitérés et acharnés on parvint enfin à arracher aussi à l’ennemi la partie occidentale de la forêt de Gifert. L’aile droite, tout en soutenant des engagements fort vifs, s’était portée jusqu’à Alt-Stiering ; elle s’avançait vers la ligne de retraite de l’ennemi, c’est-à-dire vers la route de Forbach.

Mais le général Frossard s’était rendu compte du danger qui le menaçait sur ce point et, renforçant son aile gauche de façon à en porter l’effectif à une division et demie, il lui fit prendre l’offensive, à 5 heures du soir.

Du côté des Allemands on ne disposait à ce moment d’aucun corps de troupes intact pour résister à cette attaque ; de la sorte, tous les avantages obtenus jusqu’alors furent de nouveau perdus.

La 13e division eût pu intervenir à ce moment, pour frapper un coup décisif et mettre fin au combat sur toute la ligne. Cette division était arrivée à Puttlingen à 1 heure déjà, après avoir fourni, il est vrai, une marche de 30 kilomètres. Or cette localité n’est guère éloignée de Stiering de plus de 8 kilomètres. Quand on entendit le canon de Sarrebruck, l’avant-garde de la division, à 4 heures, s’avança jusqu’à Rossel. Dans le terrain boisé avoisinant, on n’entendit plus le canon, à ce qu’on dit ; aussi crut-on que le combat avait cessé et la division s’établit dans ses bivouacs à Vœl -