Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/427

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BATA·ILLE DE LA LISAINE. 419 localités, n’eurent-elles aucun succès. A partir de 1 heure l’artillerie seule continua sa canonnade. En avant d’Héri- court aussi on se contenta de se lancer mutuellement des obus et le village de Bussurel occupé par les Français fut incendie. Pour déloger l’ennemi de Montbéliard, les batteries de la Grange—Dame et celle du château ouvrirent le feu sur la ville; celle-ci ayant demandé a ètre ménagée, en assurant que les troupes françaises l’avaient évacuée, les batteries _ cessèrent de tirer. Plus tard on reconnut que cette évacua- tion n’était pas absolument compléte. Dix bataillons du l5' corps français avaient, dans la matinée, débouché des bois et cherchèrent a se porter en avantpar Montbéliard; mais ils subirent des pertes extrèmement considérables, les pièces de gros calibre établies à la Grange-Dame les prenant en flanc; quelques·uns seulement purent atteindre le fond de la vallée de la Lisaine. La lisière ouest de Mont- béliard et les hauteurs situées tout contre celle-ci restèrent au pouvoir des Français qui, d’ailleurs, a partir de 2 heu- res, n’attaquèrent plus. Plus au sud, les troupes du général de Debschitz,postées en avant de l’Allaine, avaient, sans peine, refoulé les frac- tions de l’armée francaise qui les attaquaient. Du côté des Allemands on était convaincu que l’attaque ne serait pas renouvelée. L’état dans lequel se trouvaient les troupes françaises, très peu aguerries, était en effet déplorable. Elles avaient bivouaqué pendant plusieurs nuits par un froid des plus vifs, quelques fractions étaient restées l’arme au pied et la plupart n’avaient pas reçu de vivres. Elles avaient essuyé des pertes sensibles et les officiers généraux que le général en chef réunit autour de lui, à 3 heures, non loin de Cha-