Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/57

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Pourquoi n’a-t-il pas agi de la sorte ? Il n’est pas facile de s’en rendre compte, en ne considérant que les raisons purement militaires. Il lui était pourtant facile de constater, avec une certitude absolue, qu’une partie seulement des forces allemandes, et très probablement une partie peu considérable, pouvait dès maintenant se trouver sur la rive gauche de la Moselle et quand, dans le courant de la journée, leurs divisions restées en arrière, près de Metz, se furent, à leur tour, portées en avant, les Français disposaient d’une supériorité numérique triple ou quadruple.

Mais il semblerait que le maréchal eût obéi à une pensée unique, qui était de ne pas permettre à l’ennemi de l’isoler de Metz ; aussi se préoccupa-t-il presque exclusivement de son aile gauche. Il y envoyait sans cesse de nouveaux renforts, si bien qu’il finit par entasser toute la garde impériale et une partie du 6e corps en face du bois des Ognons, d’où aucune attaque ne fut dirigée contre lui. On est tenté d’admettre que c’étaient exclusivement des considérations politiques qui, dès ce jour, amenèrent le maréchal Bazaine à prendre la résolution de ne pas s’éloigner de Metz.

En attendant, les Prussiens s’avançaient, de Flavigny et Vionville, fort lentement, mais sans jamais perdre un pouce du terrain conquis, et, de concert avec leur artillerie, dont le feu fut des plus efficaces, ils contraignirent l’aile droite du 2e corps d’armée français à battre en retraite sur Rezonville. Ce mouvement rétrograde dégénéra en fuite, quand les généraux Bataille et Valazé, qui commandaient les troupes, eurent été blessés.

Afin de rétablir le combat sur ce point, le régiment de cuirassiers de la garde se jette avec la plus grande bra -