Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/58

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voure sur les troupes prussiennes qui poursuivaient les Français, Mais la charge se voit arrêtée par deux compagnies du 22e régiment d’infanterie, qui, déployées en tirailleurs, laissent arriver les cuirassiers jusqu’à la distance de 250 pas, puis ouvrent sur eux leur feu rapide, Les cavaliers passent au galop de charge à droite et à gauche des tirailleurs, puis se voient accueillis par les feux des détachements d’infanterie postés plus loin, 243 chevaux couvrent au loin le sol, et seuls quelques débris du régiment reviennent en fuyant, poursuivis qu’ils sont par deux régiments de hussards qui s’étaient avancés de Flavigny, C’est à peine si une batterie française, qui vient prendre position en avant de Rezonville, a le temps de lancer quelques projectiles : elle se voit immédiatement cernée ; mais on n’a pas d’attelages pour ramener en arrière les pièces qui, viennent d’être conquises. Le général en chef de l’armée française, qui, de sa personne, avait mené en avant cette batterie, se trouve pendant quelques minutes dans le plus grand danger d’être fait prisonnier.

La 6e division de cavalerie prussienne avait également reçu l’ordre de se porter en avant, Après avoir passé entre les pièces de la ligne d’artillerie et s’être déployée le mieux qu’elle put dans cet espace si restreint, elle se mit à avancer au trot, mais elle ne trouva devant elle rien que des troupes intactes et rangées en bon ordre.

C’est que le maréchal Bazaine avait eu soin de remplacer les fractions du 2e corps, qui venaient d’être refoulées, par la division des grenadiers de la garde. Il s’était, en effet, décidé finalement à la tirer de l’aile gauche, nullement attaquée, mais non sans l’y faire relever par une division du 3e corps d’armée.

Aussi la division de cavalerie prussienne fut-elle accueil- -