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à avoir le dessus sur les batteries françaises. Plusieurs parmi ces dernières furent réduites au silence, d’autres furent empêchées de se mettre en position. Les feux ennemis étaient dirigés en partie sur la ferme de Saint-Hubert, près de laquelle des fractions de la 30e brigade[1] étaient arrivées en livrant des combats par les feux. À 3 heures, cette ferme, qui constituait une position très forte, située en avant de la principale position ennemie et dans son voisinage immédiat, fut enlevée malgré un feu violent ouvert de cette dernière sur les assaillants. Quoique, à ce moment-là, la 31e brigade[2] franchît également la vallée, on ne parvint pas à progresser davantage dans la direction des fermes de Moscou et de Leipzig, sur le terrain découvert que l’ennemi entourait circulairement ; cette tentative n’eut qu’un résultat, ce fut de coûter énormément de monde. À l’extrême aile droite, la 26e brigade[3] s’était emparée de Jussy et de la sorte elle assurait les communications de l’armée dans la direction de Metz ; quant à la profonde vallée de Rozérieulles, elle ne parvint pas à la franchir.

Partout les postes avancés des Français étaient refoulés, les fermes situées en avant de leur front étaient en flammes, leur artillerie semblait être réduite au silence, et à Gravelotte on commençait à croire qu’il s’agissait simplement de poursuivre l’ennemi. Dès lors le général de Steinmetz donna, à 4 heures, l’ordre de renouveler l’attaque avec des troupes fraîches.

Pendant que le vue corps occupait la lisière des bois, quatre batteries, avec, derrière elles, la 1re division de cavalerie, s’avancèrent au trot par le défilé long de 1500 pas qui se trouve à l’est de Gravelotte. Mais dès que l’ennemi, qui

  1. La 2e de la 15e division. (N.d.T.)
  2. La 1re de la 16e division (VIIIe corps). (N.d.T.)
  3. La 2e brigade de la 13e division (1re du VIIe corps). (N.d.T.)