Page:Voragine - Légende dorée.djvu/302

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3o qu’il réprime en nous les mouvements charnels, qui sont toujours plus violents en cette saison ; 4o pour que, par ces prières et ce jeûne, nous nous préparions mieux à recevoir le Saint-Esprit et à nous en rendre dignes.

Enfin cette fête s’appelle, aussi Procession parce que l’Église fait, ces jours-là, une grande procession où l’on porte des croix, où l’on sonne toutes les cloches, et où l’on invoque, en particulier, le patronage de tous les saints. On porte les croix et on sonne les cloches, pour effrayer les démons, ou bien encore on porte les croix pour effrayer les démons, et on sonne les cloches pour rappeler aux fidèles leur devoir de prier, en présence du danger de la tentation. Dans certaines églises, surtout dans les églises françaises, on a aussi l’habitude de porter en procession un dragon avec une longue queue gonflée de paille, et que l’on dégonfle devant la croix, le troisième jour : ce qui signifie que, avant la Loi et sous la Loi, le diable a régné en ce monde, mais que le Christ, par la grâce de sa Passion, l’a chassé de son royaume. Et l’on a également coutume de chanter, à ces processions, le cantique des anges : Sancte Deus, sancte fortis, sancte et immortalis, miserere nobis.

Jean de Damas rapporte que, à Constantinople, un jour qu’on célébrait les Litanies, un enfant qui se trouvait parmi la foule fut ravi au ciel, où les anges lui apprirent ce cantique ; après quoi, revenant à sa place dans la foule, il chanta le cantique qu’il venait d’apprendre ; et aussitôt cessa la calamité pour laquelle s’étaient organisées les Litanies. Aussi le synode de Chalcédoine sanctionna-t-il l’usage universel de ce cantique, qui a le privilège d’inspirer aux démons une peur toute particulière.