Page:Voragine - Légende dorée.djvu/536

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la Vierge, et s’y prosterne en prière, avec force larmes. On la contraint à sortir de l’église, et on la jette sur un grand bûcher allumé : mais elle s’y tient debout, saine et sauve, sans ombre de mal. En vain les parents du mort apportent sur le bûcher de nouveaux sarments allumés. Puis, voyant que le feu n’a pas de prise sur elle, ils la transpercent de coups de lance. Mais le juge, témoin du miracle, les force à s’éloigner. Et puis, examinant avec soin la condamnée, il découvre que les coups de lance l’ont atteinte et blessée, mais que le feu n’a laissé sur elle aucune trace. On la ramène dans sa maison, on la ranime par des bains, et des stimulants. Mais Dieu, pour l’empêcher d’être davantage en butte au soupçon des hommes, la fait mourir trois jours après, repentante, et, ne cessant point de célébrer les louanges de la Vierge Marie.



CXXX


SAINT ADRIEN ET SES COMPAGNONS, MARTYRS
(9 septembre)


Adrien subit le martyre sous le règne de l’empereur Maximien. Celui-ci, se trouvant à Nicomédie, ordonna aux habitants de rechercher et de lui amener tous les chrétiens. On vit alors le voisin dénoncer son voisin, le parent dénoncer son parent, les uns y étant poussés par la peur du châtiment, d’autres par le désir de la récompense promise. Trente-trois chrétiens se trouvèrent ainsi arrêtés et conduits devant l’empereur. Et celui-ci : « Ne savez-vous pas quelles peines j’ai édictées contre les chrétiens ! » Et eux : « Nous le savons, et nous nous moquons de tes ordres stupides ! » Alors l’empereur les fit frapper de nerfs de bœuf, leur fit enfoncer des pierres dans la bouche, et les fit jeter en prison, couverts de chaînes. Alors Adrien, qui commandait les soldats, admirant la constance des martyrs, leur dit : « Je vous