Tartelet : Eh ! bien, est-ce fait ?
Valdemar : Non !… pas encore ! mais je ne désespère pas ! Je réussirai ! pour elle voyez-vous, je tenterai l’impossible.
Tartelet : L’impossible, c’est justement là que nous allons… Venez vous avec nous ?
Valdemar : Où cela ?
Tartelet : Là… dessous.
Valdemar : Dans la cave toujours !
Tartelet : Dans le centre de la terre.
Valdemar : Pourquoi faire ?
Tartelet : Mais pour y faire fortune ! Est-ce que là n’est pas la réserve générale des choses de prix ? L’argent, l’or, les diamants ? Est-ce que ce n’est pas des entrailles du sol qu’on tire ce qu’il y a de plus précieux au monde ?
Valdemar : C’est vrai au fait, c’est la caisse centrale ! Il n’y a qu’à puiser ! Mais je n’ai pas la clef.
Tartelet : Nous l’avons nous !…
Valdemar : Et vous m’emmèneriez ?
Tartelet : Oui, si vous consentez à boire quelques gouttes d’une certaine liqueur qui vous y transportera en une seconde.
Valdemar : En courant ?
Tartelet : Électrique.
Valdemar : Mais cette liqueur ?
Tartelet : J’ai le flacon ! et si moi, j’en ai bu par mégarde, vous en boirez, vous… par ambition !
Valdemar : Ah ! M. Tartelet quelle chance de vous avoir rencontré ? Une goutte… rien qu’une petite goutte !
Tartelet : Oui, mais à une condition.
Valdemar : Je l’accepte d’avance !
Tartelet : C’est que, pendant deux heures par jour, vous placerez vos pieds à la troisième position.
Valdemar : Qu’est-ce que vous appelez la troisième position ?
Tartelet : Regardez… Comme ça.
Valdemar (étonné mais obéissant) : Comme ça, je le veux bien ; mais qu’est-ce que ça peut vous faire que je mette mes pieds à la troisième position, à vous un professeur…
Tartelet : De danse, mon ami.
Valdemar : De danse ! et moi qui vous prenais pour un savant.
Tartelet : Allons venez boire une goutte de la liqueur en question !
Valdemar : Oui, oui la goutte, allons boire la goutte ! (Ils sortent).
Scène IV
Georges : Tout est préparé, et s’il y a des dangers à courir tu ne trembleras pas.
Éva : Non, certes !
Ox (à Georges) : Tu veux partir ?
Georges : À l’instant… le cratère du Vésuve est là : ouvert aux audacieux qui ne craignent point d’y descendre. Dût-il se refermer ensuite sur nous qu’importe ! partons !
Ox : Ah bien ! Oui ! au Centre de la terre !
Scène V
Volsius : Au centre de la terre !… ah ! ah ! ah ! voilà de grands mots très sonores !… et la prétention d’y arriver me semble une bien bonne folie… ah ! ah ! ah !
Georges : À qui avons-nous l’honneur de parler, monsieur ?
Volsius : Le professeur Lidenbrok !
Georges : Le professeur Lidenbrok qui est allé…
Volsius : À quelques centaines de lieues sous terre, et rien de plus… parce qu’il serait impossible d’aller plus loin. Et si vous me trouvez à Naples en vue du Vésuve c’est que je sus remonté