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d’obtenir un temps favorable. Ainsi cette merveilleuse matinée sans nuage ne fut après tout qu’une comédie. Néanmoins, elle me fit du bien, et je me dis que le beau temps était là pour moi tout seul, et je savais qui l’avait fait. Grand merci !

Vous êtes fâchée parce que je ne viens pas ? Ne devriez-vous pas finalement venir plutôt pour voir Lucerne par le beau temps ? Il n’est interdit à personne de venir ici !

Mille amitiés au cousin Wesendonk, aux petites nièces et aux petits neveux ! Aimez-moi tous grandement, je travaillerai bien ! Adio !

R. W.

Prière de voir un peu dans le magasin d’objets d’art en face de la Poste : dans le temps, il y avait de ces grandes plumes d’or ; peut-être s’en trouve-t-il encore ?

81.

Lucerne, 1er Juillet 59.

Et comment allez-vous, mon amie ? J’étais un peu déprimé par la température de ces derniers jours ; mais, d’une façon générale, mon état est passable. Le travail marche bien, et j’éprouve des sensations étranges en travaillant. Dans le temps, je vous ai parlé des femmes indiennes qui se précipitent dans la mer des flammes sur les bûchers de bois de senteur. C’est étonnant comme des senteurs peuvent évoquer puissamment le passé. Dernièrement, au cours

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