Page:Wagner - L’Art et la Révolution, 1898, trad. Mesnil.djvu/57

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Le Zeus grec, le père de la Vie, envoyait de l’Olympe en message aux dieux, quand ils erraient de par le monde, le dieu jeune et beau Hermès ; il était la pensée active de Zeus : porté par ses ailes il descendait des hauteurs pour annoncer l’omni-présence du dieu suprême ; il assistait aussi à la mort de l’homme, il accompagnait les ombres des trépassés dans le calme royaume de la nuit ; car partout où la grande Nécessité de l’ordre naturel s’annonçait clairement, Hermès agissait et se manifestait comme la volonté accomplie de Zeus.

Les Romains avaient un dieu, Mercure, qu’ils comparaient à l’Hermès grec. Mais son activité ailée acquit chez eux une signification pratique : elle devint à leurs yeux l’esprit d’industrie sans cesse en éveil de ces marchands, bas trafiquants et usuriers, qui refluaient de toutes les extrémités du monde romain vers le centre, pour fournir aux richards en échange d’un payement avantageux tous les plaisirs des sens que le pays environnant ne pouvait leur offrir. Les Romains, considérant le commerce dans son essence et dans ses mani-