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Page:Wagner - Quinze Lettres, 1894, trad. Staps.djvu/124

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angoissée, pleine de sollicitude, au regard profond ! — Mille fois merci pour votre amité !

De cœur
Votre
R. Wagner.



Starnberg, 9 septembre 1864.


Chère et précieuse amie !

Je viens de nouveau à vous pour m’entretenir un peu avec vous, comme je l’ai eu si souvent à cœur dans ces derniers temps. Que vous ne m’ayez pas rendu visite n’est vraiment pas gentil de votre part, mais je sais déjà que pour vous, au-dessus de maison, mari et enfants, il n’y a rien, conséquemment vous êtes du nombre des absolument heureux qui possèdent cela en tout ou en partie et qui ne manquent jamais de prouver, chaque fois que la nécessité de choisir se présente pour eux, que rien ne vaut le bonheur qu’ils possèdent, — donc, absolument heureuse ! —

Eh bien ! Je ne suis pas de ceux-là ; — pensez un peu ce que je ressens : — le plus complet dégoût de la vie lutte en moi contre l’intention formellement arrêtée d’employer désormais bien ma vie. C’est singulier, mais quand j’ai cette intention, je ne me sens jamais à l’aise, je remarque alors que tout n’est vraiment qu’affectation et qu’il n’y a rien de vrai derrière. Toutefois, le