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mais qui nous étonnent et montrent ce qu’il est possible de réaliser dans cet ordre de matières.

Si j’ai choisi à titre d’exemple ladite scène d’amour, c’était uniquement afin de vous montrer combien est grande la difficulté du problème qui nous occupe : il ne s’agit de rien moins que de découvrir un secret, que je comparerais volontiers à cet invisible pommeau de la lame dont je parlais tout à l’heure. Le pommeau, je pose sans hésiter en principe qu’il est dans la main de Liszt, car je vois la lame qui agit ; et il s’adapte si étroitement, si exactement à cette main, qu’il y disparait entièrement à nos yeux. Or le secret, c’est également l’essence même de la personnalité, l’intuition qui lui est propre, et ce secret resterait toujours impénétrable pour nous, s’il ne se manifestait dans les œuvres de l’homme de génie.

Nous pouvons d’ailleurs nous en tenir à ces œuvres seules, à l’impression, tout aussi individuelle en lin de compte, qu’elles produisent sur nous. Les règles esthétiques déportée générale que nous pourrions abstraire de ces œuvres se réduisent, somme toute, à rien, et ceux-là seuls en font grand cas qui n’ont rien compris du tout au principal de la question.