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Page:Waldor - Charles Mandel, volume I, 1846.djvu/81

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Nous étions alors en 1832, au mois de février, je crois.

J’avais réuni chez moi quelques artistes ; on devait faire un peu de musique, et j’étais occupée à organiser l’emploi de la soirée , lorsqu’on annonça M. Charles Mandel. Je fis quelques pas vers lui, avec ce sentiment d’intérêt et de curiosité qui s’attache à tout ce qui vient de loin. Et comme je vis qu’il hésitait à traverser le salon pour arriver à moi, je lui tendis la main ; ce n’était plus un enfant pâle et chétif, c’était un fort beau jeune homme, à l’œil noir, au teint brun.

— Je vous attendais, lui dis-je.

— Et moi, madame, reprit-il avec un embarras qu’il cherchait mal à déguiser, je regrette. .. je ne savais pas... ma première visite est pour vous ; mais je ne croyais pas