Page:Wanda - La femme au doigt coupé, 1886.djvu/40

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— Rien, ma chérie. Seulement, ce nom que j’ai déjà entendu prononcer quelque part m’a rappelé une vieille histoire, qui ne se rapporte peut-être pas à toi, mais sur laquelle il faut que je me renseigne, dès en sortant d’ici. Je te quitte pour travailler pour toi ; mais cette fois tâche de mettre, tes papiers en un lieu plus sûr, car je ne voudrais pas recommencer souvent mon équipée de cette nuit. Mais pour toi ma Jenny, je suis capable de tout entreprendre !

— Sois tranquille : maintenant ils ne me quitteront plus : et de cette façon, à moins de me perdre moi-même, je suis sûr qu’on ne me les volera pas.

— … C’était bien Julia Crampton, le nom que j’ai entendu cette nuit ! Pauvre, pauvre Jenny ! murmura Ben, en descendant l’escalier, pendant que Jenny, ignorant la fatalité qui pesait sur ce nom, s’abandonnait à la joie d’avoir retrouvé ses papiers perdus, et souriait à la jolie robe qu’elle venait d’achever.

En quittant la rue Saint-Constant, Ben se dirigea vers la demeure de Lafortune. Nous n’étonnerons pas beaucoup le lecteur en lui disant qu’il n’y trouva personne. Il ne put obtenir des voisins, que le renseignement déjà donné la première fois.

— Cela ne fait pas du tout mon affaire, se dit Ben. Que vais-je devenir ? Et Félix qui part après-demain pour Londres ! Il faut absolument l’arrêter ! Ainsi, continua-t-il, depuis le lendemain du crime, M. Lafortune n’a pas reparu. Voilà qui commence à être inquiétant ! Je commence vraiment à craindre qu’il n’ait été victime d’un guet-apens. Avant de rien décider, commençons d’abord par faire une visite à la maison de Simon, puis j’aviserai.

Si Ben n’avait pas été aussi préoccupé, par la vive contrariété que lui causait l’absence de Lafortune, il aurait remar-