Page:Whitman - Poèmes, 1914, trad. Bazalgette.djvu/27

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Je planterai le compagnonnage aussi serré que des arbres le long de tous les fleuves d’Amérique et des rivages des grands lacs et sur la surface entière des prairies,

Je rendrai inséparables les cités, leurs bras passés autour du cou l’une de l’autre,

Par l’affection des camarades,
Par la mâle affection des camarades.

Pour toi ces poèmes sortis de moi, ô Démocratie, pour te servir, ma femme !

Oui, pour toi, c’est pour toi que je module ces chants.




CHRONIQUEURS DES ÂGES FUTURS


Chroniqueurs des âges futurs,

Tenez, je veux vous faire pénétrer sous cette enveloppe impassible, je veux vous apprendre ce que vous devrez dire de moi :

Publiez mon nom et accrochez mon portrait comme celui de l’ami le plus tendre,

Portrait de l’ami, du cher camarade dont son ami, son cher camarade était le plus épris,

Qui n’était pas orgueilleux de ses chants, mais de l’immesurable océan d’amour qui refluait en dedans de lui, et l’épanchait sans compter,

Qui souvent se promenait en des chemins solitaires