Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/364

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

apothéose de grand opéra vue à travers un transparent.

Toutes ces blancheurs errantes la ramenaient à des pensées enfantines et candides, souvenir d’avrils en fleurs, de chapelles parées pour les offices du mois de Marie ; messes de mariage en des temples tout tendus de blanc… jonchées de pâquerettes pour une procession. Elle se sentait devenir très bonne, les yeux pleins de larmes, et, cependant, ayant au cœur une plénitude, un ravissement intime et exquis.

Elle s’était assise, retirée toute seule dans son jardin d’hiver, auprès de la vasque de marbre rose dans laquelle un jet d’eau retombait en pluie fine, avec un petit bruit cristallin, aigu et triste. Elle regardait ces fillettes, tournant joyeusement sous la pâlissante lueur des lanternes qui les enveloppait, qui leur mettait comme une auréole ou un nimbe autour du visage… et elle les aimait toutes ; elle eût voulu les embrasser pour ces trois bonnes heures qu’elles lui donnaient.

Mais ces impressions-là sont fugitives. Tout à coup, Madame entendit une porte s’ouvrir, un nom qui courait de bouche en bouche ; elle se retourna, et sa physionomie n’avait plus son expression de contentement extatique, de douceur