Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/373

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toute la poésie de ses vingt ans au cœur ; il lui rappelle les moindres détails de ce grand jour-là… Et comme ils s’adoraient, et comme ils croyaient bien s’adorer ainsi pour toujours…

Elle l’interrompt :

— Oui, nous étions joliment bêtes, tout de même !

Monsieur a un brusque mouvement de recul. Le mot l’a glacé.

En février, six heures c’est le moment mystérieux de la journée, l’heure où tout s’assoupit dans le premier frisson du soir.

Le feu allait s’éteignant, les bûches tombaient en cendres, toutes traversées de lueurs, comme un tas de papiers brûlés au travers desquels une flamme mourante s’attarde. On n’avait pas encore allumé les lampes ; l’hôtel était silencieux, une sérénité douillette enveloppait la chambre et, sur les carreaux, les flocons de neige mêlés de grésil bondissaient, pressés, rapides, comme autant de plumes de cygne que le vent chassait.

Il revint à sa femme. Il lui parla d’eux, de leur voyage de noces, de leur printemps en Ardennes, de la jeunesse de leur ménage et de leur amour.

Et ses mots tombaient, dans le silence, un à un,