Page:Wilde - Derniers essais de littérature et d’esthétique, 1913.djvu/33

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faible des poésies de Keats sont dignes d’une grande admiration », ne mérite pas d’être pris au sérieux.

M. Rossetti est un homme entreprenant, un écrivain laborieux, mais il manque entièrement du sens nécessaire pour l’interprétation de la poésie telle que l’a écrite John Keats.

C’est avec un vrai plaisir qu’on revient ensuite à M. Colvin, dont les critiques sont toujours modestes et souvent pénétrantes.

Nous ne sommes point d’accord avec lui lorsqu’il accepte la théorie de M. Owen, au sujet d’un sens allégorique et mystique qui se cacherait sous Endymion. Son jugement final sur Keats, qui « serait l’esprit le plus shakespearien qui ait paru depuis Shakespeare », n’est pas très heureux et nous sommes surpris de l’entendre insinuer, sur la foi d’une anecdote assez suspecte de Severn, que Sir Walter Scott avait sa part dans l’article du Blackwood.

Mais il n’y a rien qui soit âcre, irritant, maladroit dans l’appréciation qu’il donne sur l’œuvre du poète.

Le vrai Marcellus de la poésie anglaise n’a pas encore trouvé son Virgile, mais M. Colvin fait un Stace passable.